vendredi 10 février 2017

Stede Bonnet

Major Stede Bonnet (mort en 1718) était un pirate surnommé « le gentleman pirate ».

C'était un militaire à la retraite, un homme respectable qui possédait une plantation à la Barbade. Pour échapper à une femme acariâtre, il décide d'entrer en piraterie. Il achète comptant son premier navire, qu'il baptise Revenge, et recrute un équipage de soixante-dix hommes.

Il fait ses premiers pillages au large de la Virginie, de New York et de la Caroline du Sud. Puis, il prend la direction de la baie du Nueva Torres où il croise Barbe Noire, qui s'empare du Revenge et se proclame capitaine. Bonnet est embarqué de force. Ensuite, Barbe Noire ayant refusé de lui octroyer sa part du butin, Bonnet reprend le Revenge et nomme David Herriot capitaine. Profitant de la récente déclaration de guerre de l'Angleterre à l'Espagne, Bonnet demande et obtient le pardon royal de la part du gouverneur de Caroline du Nord. Il s'engage alors comme corsaire. Mais Bonnet veut d'abord se venger de Barbe Noire, qu'il poursuit sans succès jusqu'à Ocracoke. En Virginie, puis dans la baie de Delaware, il retombe en piraterie. Soucieux de ne pas entacher son nom pour ne pas perdre son pardon, il se fait appeler « Capitaine Thomas » et rebaptise son sloop Royal James.

Fin 1718, alors qu'il répare son navire sur la Cape Fear River, la nouvelle de son arrivée atteint Charleston. William Rhett arme deux sloops et part à sa recherche. Une terrible bataille les y oppose. Bonnet et son équipage, après cinq heures de résistance, se rendent et sont emprisonnés à Charleston. Rattrapés après une tentative d'évasion, Bonnet et vingt-neuf de ses membres d'équipage sont pendus dans le port de Charleston en 1718.

Charles Vane

Charles Vane, né vers 1680 et mort le 29 mars 1721, est un pirate britannique qui attaquait les navires britanniques et français. Sa carrière de pirate dure de 1716 à 1719. Son navire est un brigantin nommé le Ranger. Il fut sans conteste l'un des membres les plus instables de la « bande volante », le groupe de pirates qui s'installa un temps à Nassau.

Vane est parmi les pirates qui opéraient autour de New Providence (aux actuels Bahamas) après que les Britanniques ont abandonné la colonie pendant la guerre de Succession d'Espagne. Charles Vane débuta sa carrière comme marin honnête, en tant que corsaire naviguant pour le roi. Probablement établi en Jamaïque en 1715, il fut l'un des nombreux hommes à prendre part à l'assaut mené par Henry Jennings contre une expédition espagnole visant à récupérer l'or englouti la même année lors du tragique naufrage sur les côtes de Floride.

Un an plus tard, il était devenu impossible de continuer à mener honnêtement une vie de corsaire, car les gouverneurs britanniques répugnaient à violer les Traités d'Utrecht (1713) qui bannissaient tout acte d'agression entre les ressortissants et les navires des grands empires. L'éventail des possibilités se réduisit et Vane rejoignit Nassau où s'étaient déjà établis un grand nombre de ses anciens collègues.

Il a une carrière relativement longue et violente dans la piraterie et connait assez bien Edward Teach alias Barbe Noire. En 1718, alors qu'il refuse d'attaquer un navire français en haute mer, il est la cible d'une mutinerie et aurait été laissé à l'abandon sur une île déserte avec seulement un pistolet chargée d'une seule balle (pratique courante à l'époque). Après cet évènement, Jack Rackham alias « Calico Jack » lui succède. Il sera retrouvé, puis enfermé un an en prison avant de se faire exécuter par pendaison le 29 mars 1721.

L'histoire générale des plus fameux pirates donne une autre fin à son histoire. Elle confirme la mutinerie de son équipage et son remplacement comme capitaine par Jack Rackham mais indique que les mutinés l'auraient laissé partir avec un sloop et quelques hommes lui étant restés fidèles. Charles Vane aurait continué la piraterie quelque temps puis aurait fait naufrage dans la baie d'Honduras. Les naufragés auraient alors été secourus mais ils auraient ensuite été identifiés comme pirates, emmenés à la Jamaïque pour y être jugés et finalement pendus.

mardi 7 février 2017

Long John Silver

Lady Hastings a besoin d’hommes valeureux pour rejoindre son mari perdu en mer et elle fait alors appel à Long John Silver. L’intégrale remet en avant une œuvre forte et épique, digne du célèbre modèle « L’île au trésor ».

L'histoire :


1. Lady Vivian Hastings : Lord Hastings sillonne les mers à la recherche de la fortune, mais les embûches sont nombreuses et son équipage gronde. Pourtant, il est proche de faire une des plus belles découvertes du siècle. Pendant ce temps, sa femme Vivian mène une vie de dépravée. Tant et si bien qu'elle finit par être enceinte. Espérant épouser en deuxième noce un riche négociant, Vivian avait tout prévu. Sauf l'arrivée de son beau-frère porteur d'un message de Lord Hastings...
2. Neptune : Le vaisseau Neptune commandé par le capitaine Dantzig est sur la mer depuis 25 jours. Pour passer le temps, Long John Silver raconte à l'équipage toutes ses aventures et ses rencontres avec les pirates Flint ou Drake. Elsie profite de ce moment où tout le monde est occupé pour fouiller le bateau. Elle finit par trouver une preuve accablante : le contrat qui lie Lady Hastings et Silver. Elle décide de garder le parchemin au cas où sa maîtresse lui fasse du mal. En sortant, elle rencontre un des matelots : la Murène. Celui-ci la regarde avec un couteau !
3. Le labyrinthe d'émeraude : Le Neptune est en grand danger : le maelström emporte tout sur son passage et la tempête est si violente que les voiles se déchirent et que les bois craquent. Finalement, la mer se calme et le vent se lève. Sur le pont, le bilan est très lourd : les cadavres jonchent le sol. Entre ceux qui ont été tués par les éléments et ceux qui sont morts dans la mutinerie, l'expédition est sérieusement mise à mal. Sans compter que les marins grognent et n'apprécient pas que Long John n'ait pas trouve la carte au trésor...
4. Guyanacapac : Vivian se retrouve seule au cœur de Guyanacapac. Seule dans une grotte humide et sombre. Jusqu'au moment où elle entend une voix caverneuse qui l'interpelle... Pendant ce temps, Silver et ses hommes peinent dans les marais pour retrouver Vivian. Alors que les pirates doutent de plus en plus de l'existence du trésor, ils arrivent enfin au pied d'un immense bâtiment aztèque. Moc l'indien les attend au sommet avec une désagréable surprise...






lundi 6 février 2017

La Buse

Olivier Levasseur dit «La Buse» (ou «La Bouche») est un pirate du XVIIIème siècle qui écuma l'océan Indien après avoir fait ses premières armes dans les Caraïbes, lors de la guerre de Succession d'Espagne.

En 1716, La Buse et Hornigold aidèrent Samuel Bellamy, dit Black Sam, à entrer dans la piraterie. Il aurait fait partie de la réunion de Providence (aux Bahamas), où les grands capitaines pirates des Antilles prirent, pour la plupart, la décision de fuir les Caraïbes, devenues trop dangereuses depuis que les différentes marines nationales y menaient des campagnes anti-pirates. Il aurait ensuite croisé dans le Golfe de Guinée, en compagnie des pirates Thomas Cocklyn et Howell Davis, et y aurait fait plusieurs prises. Johnson le fait ensuite réapparaître à Mayotte, où il aurait fait naufrage avec son navire, l'Indian Queen. C'est là que le capitaine pirate Edward England l'aurait pris à son bord, et où, avec le capitaine John Taylor, ils décident de s'associer pour une campagne dans la mer des Indes.

Au retour vers les Mascareignes, Taylor et La Buse auraient décidé d'abandonner (marronner) England, avec qui ils se sont fâchés, à l'île Maurice. Les deux pirates font ensuite voile vers l'île Bourbon (actuelle La Réunion) qu'ils touchent le 20 avril 1721.


Le 8 avril 1721, Taylor et La Buse arrivent en rade de Saint-Denis où ils découvrent un navire en réparation, La Vierge du Cap (Nossa Senhora do Cabo), navire amiral de la Marine Portugaise de 800 tonneaux et de 72 canons, qui venait d'essuyer une tempête. Le vaisseau transportait Luís Carlos Inácio Xavier de Meneses, Comte d'Ericeira, vice-roi des Indes orientales portugaises ainsi que l'archevêque de Goa, Don Sebastian de Andrado. La Vierge du Cap avait pour but de ramener au Portugal après dix ans de mission le vice-roi et sa cour, ainsi que les fabuleuses richesses accumulées lors de cette période.

Les deux pirates le prennent d'abordage et après un âpre mais court combat s'en rendent maîtres. La population de la ville de Saint-Denis, le vice-roi et la majorité des portugais assistent impuissants au combat depuis le rivage. Cependant, d'après le Comte d'Ericeira, dans un récit qui reste sujet à caution, le Comte se serait âprement battu auprès de ses hommes, opposant une résistance farouche aux forbans. Néanmoins, il est fort probable que le récit du Comte d'Ericeira ait été écrit sous les ordres de ce dernier afin d'enjoliver son courage et minimiser ainsi ses fautes (abandon du navire) auprès du Roi du Portugal.

La Buse et Taylor prennent le navire ainsi que sa cargaison en butin : rivières de diamants, bijoux, perles, barres d’or et d’argent, meubles, tissu, vases sacrés et autres objets de cultes précieux, un trésor que les historiens estiment au maximum à cinq milliards d'euros. C'est la plus grosse prise de l'histoire de la piraterie.

Taylor prit en remorquage le vaisseau portugais et longea les côtes Réunionnaises en direction de Saint-Paul, rejoint quelques jours plus tard par Olivier Levasseur. De nouveau, les pirates lancèrent l'offensive sur le "Ville d'Ostende", qu'ils prennent sans aucun mal puisque l'équipage s'était mutiné. Puis, forts de leur deux prises, les forbans décident de faire route vers l'Île Sainte-Marie à proximité de Madagascar. Le "Ville d'Ostende" les précède sous équipage de prise, mais sera repris en pleine nuit sur la route de Sainte-Marie par son ancien équipage et parviendra à Mozambique puis à Goa.

Après réparation de la Vierge du Cap, fraîchement renommée "Le Victorieux" et sous le commandement de La Buse, Taylor et Levasseur repartent en chasse. Ils contournent Madagascar par le Sud et prennent "La Duchesse de Noailles" à l'ancre, probablement en baie de Saint-Augustin. Insatisfaits par le butin, ils incendient le vaisseau alors que des dizaines d'esclaves se trouvent toujours à bord, causant ainsi la mort de nombreux hommes et femmes. Cette attaque barbare, qui priva les jeunes colonies des Mascareignes de nombreuses denrées et d'une main d'œuvre précieuse, provoqua l'ire des colons et des autorités, qui décidèrent après cet acte de relancer la chasse au pirates.

Les forbans vont ensuite à Delagoa (aujourd'hui Maputo), où ils prennent le fort et emmènent l'hydrographe hollandais Jacob de Bucquoy. Ils font route vers la ville de Mozambique, espérant faire de nouvelles prises, mais sans succès. Les pirates retournent donc à leur campement vers Madagascar.

Ensuite les deux associés se disputent et rompent l'association, et chacun des deux pirates, avec son navire, fait route de son côté. La Buse décide de s'installer à Madagascar. Le Roi de France et le Gouverneur de Bourbon offrent une amnistie aux flibustiers qui renonceraient à la piraterie et qui s'installeraient à Bourbon. Il semble que La Buse réponde à cette proposition, mais pas totalement, notamment en n'allant pas à Bourbon, mais en restant à Ste Marie, même s'il ne commet plus d'acte de piraterie.

Vers 1729, La Buse exerce le métier de pilote dans la baie d'Antongil, à Madagascar, il offre ses services aux navires européens de passage. C'est ainsi qu'il monte à bord de "La Méduse", de la Compagnie des Indes, qui souhaitait entrer dans le port. Le capitaine Dhermitte, négrier notoire, commandant de bord et accompagné de l'ancien forban Piotr Héros, le reconnait et le fait prisonnier. Il semble que la capture du pirate était l'un de ses objectifs. Il est conduit, les fers aux pieds, à l’île Bourbon pour y être jugé. Là, il refuse de parler au nouveau gouverneur, Pierre-Benoît Dumas. Le procès est rapide, il est condamné à être pendu et exécuté le 7 juillet 1730.

À l'issue de son procès, en traversant le pont qui enjambe la Ravine à Malheur, il aurait lâché à ses gardiens : « avec ce que j'ai caché ici, je pourrais acheter toute l'île. »

samedi 4 février 2017

Bartholomew Roberts

Bartholomew Roberts (17 mai 1682 - 10 février 1722), pirate britannique de son vrai nom John Roberts, dit Le Baronnet Noir, est un des pirates les plus célèbres de son époque.

Né à Casnewydd-Bach, près de Haverfordwest dans le Pembrokeshire au Pays de Galles, on raconte qu’il a mené la carrière de pirate la plus réussie de toute l’histoire, en capturant plusieurs centaines de navires (jusqu’à 22 navires en une seule prise) en seulement deux ans. Le prénom qu'il a choisi pourrait être un hommage au pirate Bartholomew Sharp.

Il est supposé avoir pris la mer à l'âge de 13 ans en 1695, mais il n'y a aucune trace de lui jusqu'en 1718, lorsqu’il est le second d'un sloop de la Barbade. En 1719, à l’âge de 37 ans, il embarque en tant que second à bord du navire Princess, destiné au transport d’esclaves, qui sera capturé en juin 1719 par le pirate Howell Davis à Anomabu près de la Côte-d'Or (devenue le Ghana aujourd’hui). Six semaines après sa capture (certains parlent plutôt de quatre semaines), la flottille de Howell Davis est prise en embuscade par le gouverneur de l’île de Príncipe (Île du Prince). Au cours de la bataille, Howell Davis est lui-même tué. Bartholomew Roberts, décrit comme un homme grand et noir, a eu le temps, en quelques semaines, de montrer son talent et sa supériorité au combat ; il est alors élu capitaine du bateau pirate Royal Rover par son équipage. À cette occasion, Bartholomew Roberts aurait dit à ses hommes :

« Il vaut mieux être un commandant qu’un homme normal, puisque j’ai plongé mes mains dans l’eau boueuse et dois être un pirate. »

Plus tard, il dirigera successivement le Fortune, le Royal Fortune, et le Good Fortune.

Quittant l’île de Príncipe (Île du Prince, aujourd’hui faisant partie de Sao Tomé-et-Principe), Bartholomew Roberts fait route avec le Royal Rover vers le Brésil. Au cours de ce trajet, il capture un navire hollandais et coule un navire britannique transportant des esclaves. En septembre 1720, le Royal Rover croise la route d’un convoi de 42 navires marchands portugais, escortés par deux navires de combat (chacun équipé de 70 canons). Bartholomew Roberts décide d’attaquer ce convoi et capture, entre autres, un navire plus gros que le Royal Rover, à bord duquel se trouve une quantité importante de pièces d’or, d’une valeur de plus de 30 000 livres sterling. Pendant que Bartholomew Roberts se trouve à bord d’un des autres navires capturés, Walter Kennedy, qui était aux commandes en l’absence de son capitaine, s’enfuit avec ce navire chargé d’or et le Royal Rover. Bartholomew Roberts donne alors au sloop sur lequel il se trouve le nom de Fortune, pille quatre autres navires et doit s’enfuir avec ce qui restait de son équipage pour échapper à un navire britannique lancé à leur poursuite.

En juin 1720, Bartholomew Roberts écume les côtes du Nouveau Monde, capturant 26 sloops et 150 bateaux de pêche et détruisant de nombreuses constructions et machines. Il capture également une galère possédant 18 canons et l’échange contre un navire français possédant 28 canons, qu’il aurait renommé Royal Fortune. Bartholomew Roberts continue ensuite sa route vers le sud et pille au moins une douzaine de navires marchands britanniques.

En septembre 1720, Bartholomew Roberts atteint les Antilles où il attaque le port de Saint Kitts. Il y capture un navire et en coule deux autres. Il quitte le port et tente d’y retourner le lendemain, mais des tirs de canon endommagent le Royal Fortune et plusieurs autres navires, les forçant à se rendre à Saint-Barthélemy afin d’y être réparés. En octobre 1720, il repart à l’attaque de Saint Kitts, où il pillera 15 navires britanniques et français.

En janvier 1721, Bartholomew Roberts ajoute à sa flotte un navire hollandais destiné au transport d’esclaves. Il l’utilise pour tromper les habitants de la Martinique : il passe sans encombre à proximité des ports martiniquais, signalant aux Français son intention d’aller à Sainte-Lucie pour y faire du commerce d’esclaves. Installé incognito à Sainte-Lucie, Bartholomew Roberts n’a plus qu’à attendre ses proies : il capture et détruit ainsi 14 navires français. Les prisonniers sont férocement torturés, certains sont tués. L’un des navires, un brigantin, devient alors le navire amiral de la flottille, Bartholomew Roberts le baptise Good Fortune. Il capture ensuite un bâtiment de guerre français, armé de 52 canons, à bord duquel se trouve le gouverneur de la Martinique. Après avoir pendu le gouverneur, Bartholomew Roberts décide de garder son navire et le renomme Royal Fortune. Il conserve alors trois navires dans sa flotte : le Fortune, le Royal Fortune, et le Good Fortune. C’est à ce moment qu’il arrêta brutalement d’écumer la côte de la Nouvelle-Espagne, après avoir passé plus d’un an dans les Caraïbes infestées par la Royal Navy. Il traverse l’Atlantique afin de vendre ses marchandises de contrebande et piller la côte africaine.

En avril 1721, Bartholomew Roberts devient plus tyrannique envers son équipage. Durant son trajet vers l’Afrique, le Good Fortune est volé par Thomas Anstis, qui le dirigeait alors. En juin 1721, Bartholomew Roberts atteint l’Afrique où il capture quatre navires (il n’en gardera qu’un seul, qu’il nommera le Ranger). Il met le cap vers le Liberia où il capture le Onslow, navire de la Compagnie royale d'Afrique. Ce navire avait à bord une cargaison d’une valeur de 9 000 livres sterling, Bartholomew Roberts décide de l’utiliser à la place du Royal Fortune.

Il prend ensuite pour cible la Côte d'Ivoire, où il capture au moins six navires et leur cargaison. Le 11 juin 1721, Bartholomew Roberts capture onze navires transportant des esclaves, il demandera une rançon de huit livres de poudre d’or par navire. Le capitaine de l’un des navires refuse de payer le tribut, Bartholomew Roberts coule son navire et tout ce qu’il transporte à bord (équipage et esclaves inclus). Il ajoute alors un nouveau navire à sa flotte : un bâtiment de guerre français, armé de 32 canons, qu’il renomme le Great Ranger. Il devient alors une menace pour les compagnies de commerce britanniques, qui lancent plusieurs chasseurs de pirates à sa poursuite, dont l’Hirondelle, un navire de guerre envoyé en Afrique occidentale par la couronne britannique à la poursuite des pirates, commandé par Chaloner Ogle.

Sa carrière de capitaine pirate s’arrête brutalement en février 1722 près du Cap Lopez, au Gabon. Le 5 février 1722, un bâtiment de guerre britannique, l’Hirondelle, attaque la flotte de Bartholomew Roberts. À ce moment, les avis sur la fin de l’aventure divergent. Certains pensent que Bartholomew Roberts aurait confondu l’Hirondelle avec un navire marchand portugais et décide de l’attaquer. D’autres racontent que Chaloner Ogle aurait trouvé la flotte de Bartholomew Roberts ancrée sur la côte, la plupart des hommes saouls après avoir fêté une victoire de la veille ; Bartholomew Roberts aurait alors foncé avec le Royal Fortune en direction de l’Hirondelle, tentant ainsi de le prendre de vitesse avec l’aide du vent. Dans un cas comme dans l’autre, la fin de l’histoire est la même. Arrivé à portée de tir, les canons du Swallow tirent une salve, le Royal Fortune riposte. Bartholomew Roberts est tué dès la première et dernière salve : une volée de chaînes tirée d’un canon lui brise les os du cou.

Avant qu’il n’ait pu être emporté par Chaloner Ogle, le corps de Bartholomew Roberts est jeté par-dessus bord, conformément à son souhait de reposer dans la mer à tout jamais. Son équipage tente désespérément de prendre la fuite mais sera vite rattrapé et fait prisonnier. Les navires ne peuvent plus naviguer tellement les mâts et les voiles sont endommagés. Les membres d'équipage seront jugés à Cape Coast, au Ghana. 74 hommes sont acquittés, 70 pirates noirs retournent à l’esclavage, 54 pirates sont pendus et 37 sont condamnés à des peines plus légères. Peu de temps après ces événements, ce fut la fin de l’âge d'or de la piraterie.

vendredi 3 février 2017

Laureano de Torres y Ayala

Laureano José de Torres Ayala a Duadros Castellanos est né à Séville, en Espagne, en 1645. Dans sa jeunesse il  rejoint l' armée espagnole. 

En juin de 1693, il a participé à une expédition espagnole en Floride, qui est passée par le Comté d'Okaloosa  . Donc, il était l'un des premiers Européens à avoir traversé la Floride Ouest par terre. Le 21 septembre 1693, Torres y Ayala fut nommé gouverneur de la Floride espagnole, remplaçant Diego de Quiroga y Losada . 

Comme les gouverneurs précédents, Torres y Ayala a travaillé dans la construction du Castillo de San Marcos , qui a été achevé en 1695. Cependant, la mission de San Carlos de los Chacatos a été attaquée par des guerriers amérindiens Alibamu en 1696.  De plus, en 1698, il fut fondé le premier établissement européen ( Presidio Santa Maria de Galve ) et le premier fort (Fort San Carlos de l'Autriche) sur le site de Pensacola .  Il a occupé le poste de gouverneur de la Floride jusqu'à 1699, quand il est retourné en Espagne, en étant remplacé par José de Zúñiga y la Cerda. 


Entre 1704 et 1707 Ayala  participe à la guerre de la Succession espagnole en Europe. 

Le 18 janvier 1708, Ayala est nommé gouverneur général de Cuba , travaillant principalement au fort de La Havane. A Cuba, Ayala est principalement préoccupé par ses problèmes économiques. Un officier et propriétaire terrien espagnol, Orri, avait pensé à la possibilité d'un projet local pour vendre du tabac à priser au gouvernement de Cuba. Cela éliminerait les problèmes d'évasion fiscale. Ayala, qui faisait face aux «spéculateurs de tabac» locaux - ceux qui l'ont vendu à l'Espagne et à d'autres parties de l'Amérique en contournant les droits de douane -, pensait que l'idée serait très bénéfique à l'Espagne, et donna ainsi son plein soutien. L'entreprise réussit par le monopole du tabac, de sorte qu'il fut nommé marquis de Casa-Torre, malgré leurs graves querelles avec le lieutenant -vérificateur José Fernandez de Córdoba. 

Cependant, il ne pouvait maintenir son poste de gouverneur et c'est ainsi  que le 18 février 1711,  l'auditeur Pablo Cavera l'emprisonna dans la forteresse cubaine d'El Morro et envoya au roi Philippe V un acte d'accusation de corruption contre le gouverneur après enquête de son administration. Deux ans plus tard, Ayala est acquitté et le 14 février 1713, il est réintégré comme gouverneur de Cuba. Sa deuxième période de gouvernance devait être d'une relative paix: il a fondé plusieurs organismes de bienfaisance, comme La Casa de la Beneficiencia, et un foyer pour les mendiants.  Le 9 juin 1714, il a ordonné la construction d'un hôpital pour des lépreux à La Havane; Après avoir recueilli plusieurs dons importants, il a commencé la construction de l'Hôpital de San Lazaro et son temple dans une parcelle située près de la ville de La Havane. En outre, il a fondé la ville de Santiago del Bejucal . L'industrie du tabac a commencé à se développer, et le tabac a commencé à être largement cultivé dans le district de Vuelta Abajo . 

Ayala est décédé en 1722 à La Havane , Cuba .

Mary Read

Mary Jane Read (vers 1690 - 1721) est, avec Anne Bonny, l’une des deux femmes pirates les plus célèbres de l’histoire.

Elle est née dans le comté du Devon en Angleterre à la fin du XVIIème siècle. À la mort de son frère Willy, sa mère, veuve d’un capitaine de la marine disparu en mer, commença à l’habiller comme un garçon pour continuer à percevoir le soutien financier de la grand-mère paternelle de Mary Read, qui était destiné à l’aîné. Sous son travestissement masculin, elle trouve d’abord un emploi de valet de pied puis s’enrôle sur un premier navire avant de s’engager dans l’armée britannique en Flandres, se mettant au service du roi afin de combattre les Français sous l'uniforme de dragon dans la guerre de succession d'Espagne.

Elle y rencontre un maréchal des logis dont elle tombe amoureuse. Devant révéler sa féminité pour pouvoir l'épouser, le jeune couple doit quitter l'armée. Ils ouvrent ensemble l’Auberge des Trois Fers à Cheval, à Bréda. Cependant, quatre ans plus tard, son mari décède et l’auberge ferme. Mary Read se fait alors à nouveau passer pour un homme et s’engage à bord d’un navire marchand hollandais sous le nom de Willy Read. Ce navire est attaqué et capturé par des pirates anglais. Elle aurait alors intégré les rangs de ces pirates qu’elle aurait accompagnés jusqu’à New Providence aux Bahamas.

Cette première expérience en piraterie s'arrête en 1718 lorsqu'elle et ses compagnons acceptent le pardon royal et se soumettent au gouverneur Woodes Rogers. Elle devient alors corsaire opérant pour l'Angleterre contre l'Espagne mais l'équipage se mutine rapidement et retourne à la piraterie.

C’est alors qu’elle rencontre le célèbre pirate Jack Rackham et sa compagne Anne Bonny (qui se déguisait elle aussi en homme et se faisait appeler Adam Bonny). Rackham enrôle Mary Read, croyant avoir affaire à un homme. Intrigué par l’amitié qui la lie à Anne Bonny, il ne découvrira que plus tard qu’elle est une femme.


Peu de temps après, plusieurs bâtiments de guerre britanniques sont envoyés à leur poursuite. Mais il en faut plus pour impressionner Rackham, Anne Bonny et Mary Read. Plus téméraires et féroces que jamais, ils attaquent et capturent sans relâche les navires qui passent à portée de canon. Capturé dans un des navires, un charpentier du nom de Matthews deviendra l’amant de Read et le père de son enfant. L’un de ces navires est le Royal Queen, appartenant à Chidley Bayard, l’ancien amant d’Anne Bonny, et commandé par le capitaine Hudson. Anne Bonny parvient à séduire Hudson et à le convaincre de la prendre avec lui à bord de son navire. Une fois à bord, elle réussit à éviter de passer la nuit avec lui en le droguant. Elle asperge alors avec de l’eau toutes les mèches des canons et retourne avec les pirates. Le jour suivant, le Revenge engage le combat avec le Royal Queen, alors incapable de riposter. La bataille fera une seule victime : le capitaine Hudson, tué par Read.

En octobre 1720, les troupes du capitaine Barnet, envoyées par le gouverneur de la Jamaïque, capturent Rackham et son équipage (dont Mary Read et Anne Bonny). Read et Bonny en particulier sont écœurées de voir les pirates n’opposer que très peu de résistance (certains récits rapportent que la plupart d’entre eux étaient saouls). Elles en tueront deux et blesseront plusieurs d’entre eux (dont Rackham). Il faudra plus d’une heure de combat avant que les deux femmes rendent les armes, seules face aux troupes de Barnet.

Les deux femmes réussissent à éviter la pendaison en révélant qu’elles sont enceintes, ce qui permet de surseoir à leur exécution. C’était une pratique de l’époque : personne n’aurait osé tuer une femme enceinte. Mary Read devait finir ses jours en prison mais quelques semaines plus tard elle meurt, probablement de la fièvre jaune ou encore d’une fausse couche, en avril 1721. On raconte qu’avant d’achever un homme qu’elle venait de vaincre, Mary Read leur dévoilait son sexe pour leur montrer qu’une femme pouvait se battre tout aussi bien qu’un homme.

L' Eldorado

L'Eldorado (de l'espagnol el dorado : « le doré ») est une contrée mythique d'Amérique du Sud supposée regorger d'or. Le mythe est apparu au XVIème siècle, et malgré plusieurs expéditions montées depuis, elles n'ont jamais été découvertes. Les fameuses " cités d'or" se trouveraient peut-être là.

jeudi 2 février 2017

Edward Teach, alias Barbe Noire

Edward Teach ou encore Edward Thatch,  né vraisemblablement à Bristol vers 1680 et mort le 22 novembre 1718 sur l'île d'Ocracoke, est un pirate anglais qui a opéré dans les Antilles et sur la côte est des colonies britanniques en Amérique.

Teach est probablement arrivé dans les Caraïbes dans les dernières années du XVIIème siècle, sur un navire marchand (peut-être un navire négrier). Il a été pendant un certain temps marin sur les navires corsaires évoluant depuis la Jamaïque pendant la Deuxième Guerre intercoloniale et  s'est souvent distingué pour son audace peu commune et son courage personnel. Teach rejoint la piraterie durant cette guerre.

 Henry Jennings, le corsaire devenu pirate, ainsi que ses séides, décident au début du XVIIIème siècle d'utiliser l'île de New Providence, dans les Bahamas, comme base pour leurs opérations. L'île est proche du détroit de Floride ainsi que des voies de navigation utilisées par les navires à destination et en provenance d'Europe. Le port de New Providence peut aussi facilement accueillir des centaines de navires et est trop peu profond pour les gros navires de la Royal Navy.

Teach est l'un des nombreux pirates venus pour profiter des avantages de l'île. Il y déménage probablement en quittant la Jamaïque, peu de temps après la signature des traités d'Utrecht. Comme la plupart de ceux qui ont été corsaires pendant la guerre, il s'implique alors dans la piraterie. Sans doute vers 1716, Teach rejoint l'équipage du capitaine Benjamin Hornigold, un pirate renommé qui opère à New Providence. En 1716, il place Teach à la tête d'un sloop qu'il a capturé. Au début de l'année 1717, Hornigold et Teach, commandant chacun un sloop, partent pour le continent. Ils capturent un bateau transportant cent vingt barils de farine vers La Havane et peu après, un sloop avec cent barils de vin venus des Bermudes. Quelques jours plus tard, ils arrêtent un bateau navigant de Madère à Charleston, en Caroline du Sud. Teach et son quartier-maître William Howard peuvent à cette époque lutter pour le contrôle de leurs équipages. Ils développent probablement aussi un goût pour le vin de Madère : ainsi, le 29 septembre, près du cap Charles, ils emportent seulement la cargaison de Madère saisie à bord du navire Betty de Virginie, sabordant ce bateau avec tout le reste de sa marchandise.

C'est durant cette équipée avec Hornigold que sont connus les premiers rapports sur Teach. Ceux-ci décrivent un pirate indépendant et aux commandes d'un équipage nombreux. Dans un autre rapport, fait par le capitaine Mathew Munthe à bord d'une patrouille anti-piraterie pour la Caroline du Nord, « Thatch » est décrit comme dirigeant « un sloop de six canons et d'environ soixante-dix hommes ». En septembre, Teach et Hornigold rencontrent Stede Bonnet. Ce propriétaire terrien et officier de l'armée provenant d'une famille riche s'est tourné vers la piraterie plus tôt dans l'année, mais son équipage d'environ soixante-dix hommes ne serait pas satisfait de son commandement. Avec la permission de Bonnet, Teach prend le contrôle de son navire, le Revenge. La flottille de pirates est désormais composée de trois navires : Teach sur le Revenge, accompagné de son ancien sloop et du Ranger d'Hornigold. En octobre, un autre navire est capturé et ajouté à la petite flotte. Le sloop Robert de Philadelphie et le Good Intent de Dublin sont arrêtés le 22 octobre 1717 et leurs cales vidées.

En tant qu'ancien corsaire britannique, Hornigold n'attaque que ses anciens ennemis. Pour son équipage, la vue des navires britanniques passant indemnes avec de précieuses cargaisons devient bientôt insupportable. Ainsi, vers la fin de l'année 1717, il est rétrogradé. L'implication de Teach dans cette décision est inconnue, mais Hornigold se retire rapidement de la piraterie. Il emporte avec lui le Ranger et l'un des sloops, laissant Teach avec le Revenge et le sloop restant. Les deux ne se sont jamais plus revus et, comme de nombreux autres occupants de New Providence, Hornigold accepte le pardon du Roi, formulé par le gouverneur Woodes Rogers, en juin de l'année suivante.

Le 28 novembre 1717, les deux navires de Teach attaquent un navire marchand français au large de Saint-Vincent. Ils tirent chacun une bordée, tuant plusieurs des membres d'équipage et forçant son capitaine à se rendre. Le navire s'avère être La Concorde de Saint-Malo ou Nantes, un grand navire transportant une cargaison d'esclaves. Teach et ses équipages emmènent le navire dans le sud de Saint-Vincent et des Grenadines, à Bequia. Là, ils débarquent l'équipage captif et la cargaison, puis reconvertissent le navire pour leur propre usage. Le plus petit des sloops est laissé à l'équipage de La Concorde qui le rebaptisent Mauvaise Rencontre et font route pour la Martinique. Teach recrute peut-être quelques-uns des esclaves, mais le reste est laissé sur l'île où ils sont ensuite repris au retour par l'équipage du Mauvaise Rencontre.

Selon le gouverneur de l'île, Teach commande deux navires pirates britanniques, armés l'un de huit canons, l'autre de douze et embarquant un total de deux cent cinquante hommes. La Concorde est un trésor : une frégate négrière de 300 tonnes armée de quarante canons qui a sillonné les côtes africaines et capturé de nombreux navires britanniques, hollandais et portugais. Teach rebaptise immédiatement La Concorde en Queen Anne's Revenge (La Vengeance de la Reine Anne).

À la fin novembre, Teach attaque le Great Allen, près de Saint-Vincent. Il force le navire marchand, bien armé, à se rendre après une poursuite de longue haleine. Il ordonne alors au Great Allen de se rapprocher de l'autre bateau, l'aborde et prend possession de sa cargaison. Le navire est ensuite brûlé et coulé. L'incident est relaté dans la Boston News Letter, qui décrit Teach aux commandes d'un « navire français de trente-deux canons, un brigantin de dix canons et un sloop de douze canons ». Le moment et le lieu où Teach récupère le brigantin sont inconnus, mais à cet instant, il semble être aux commandes d'au moins cent cinquante hommes répartis sur trois bâtiments.

Le 5 décembre 1717, Teach arraisonne le sloop Margaret au large des côtes de l'île du Crabe, près d'Anguilla. Le capitaine Henry Bostock et son équipage restent prisonniers de Teach pendant environ huit heures et sont forcés de regarder leur sloop se faire saccager. Bostock, détenu à bord du Queen Anne’s Revenge, est finalement renvoyé à bord du Margaret et autorisé à repartir avec son équipage. Celui-ci fait alors cap vers son port d'attache, sur l'île Saint-Christophe, et signale sa mésaventure au gouverneur Walter Hamilton qui lui demande de signer une déclaration sous serment expliquant la rencontre. Il y détaille le commandement des deux navires de Teach : un sloop et un négrier français, construit par les Néerlandais, avec trente-six canons et un équipage de trois cents hommes. Le capitaine estime que le plus gros navire doit contenir un chargement d'or précieux, de l'argenterie et une « tasse très fine » prétendument prise au Great Allen. L'équipage de Teach informe Bostock qu'ils ont détruit plusieurs autres navires et qu'ils ont l'intention de naviguer vers Hispaniola afin de guetter une armada espagnole soi-disant chargée d'argent servant à payer les garnisons. Teach interroge aussi Bostock sur les mouvements de navires locaux mais ne semble pas surpris lorsque Bostock lui révèle l'existence d'un pardon royal de Londres pour tous les pirates.


La déposition de Bostock décrit Teach comme un « grand homme avec une barbe très noire qu'il portait très longue ». C'est la première description qu'on possède de l'apparence de Teach, ainsi que la source de son surnom, « Barbe Noire ». Les descriptions plus tardives mentionnent que son épaisse barbe noire est tressée et parfois liée avec de petits rubans colorés. Johnson en 1724 décrit Teach comme « un personnage tel qu'on ne peut se représenter une furie infernale plus affreuse ». La véracité de la description de Teach par Johnson n'est pas prouvée mais il semble probable que Teach ait compris la valeur des apparences : il est préférable de semer la peur chez ses ennemis que de compter sur la force seule. Teach était grand, avec de larges épaules. Il portait des bottes qui remontaient jusqu'aux genoux et des vêtements sombres. Il avait un large chapeau et parfois un long manteau de soie ou de velours de couleur vive. Johnson a également décrit Teach au combat comme portant « une bandoulière sur ses épaules, avec trois pistolets suspendus dans des étuis  et des allumettes enflammées coincées sous son chapeau ». Ce dernier point vise apparemment à souligner l'apparence redoutable qu'il souhaite montrer à ses ennemis. En dépit de sa réputation féroce, il n'existe pas de source affirmant qu'il a assassiné ou blessé ceux qu'il a retenus en captivité. Teach a peut-être utilisé aussi des pseudonymes d'autres pirates. Le 30 novembre, le Monserrat Merchant rencontre deux navires et un sloop, commandés par un certain capitaine Kentish et un capitaine Edwards (ce dernier étant un alias connu de Stede Bonnet).


Les mouvements de Teach à la fin de l'année 1717 et au début de 1718 ne sont pas connus. Il est probablement responsable, avec Bonnet, d'une attaque au large de Saint-Eustache, en décembre 1717. Henry Bostock rapporte que les pirates se dirigent vers la baie de Samaná, à Hispaniola, alors sous contrôle espagnol, ce qu'aucune source ne confirme. Le capitaine Hume du HMS Scarborough rapporte le 6 février qu'un « navire pirate de trente-six canons et deux cent cinquante hommes et un sloop de dix canons et cent hommes est signalé croisant vers les îles Sous-le-Vent ». Hume renforce son équipage de soldats avec des mousquets et rejoint le HMS Seaford pour poursuivre les deux navires, en vain. Ils apprennent cependant que les deux navires ont coulé un vaisseau français au large de Saint-Christophe et rapportent aussi qu'ils ont été vus « descendant du côté nord d'Hispaniola ».

Le pavillon de Barbe Noire : un diable tenant dans une main une lance qui transperce un cœur, et dans l'autre, selon les versions, un sablier pour signifier la fuite du temps ou un verre pour trinquer avec le diable. Un tel pavillon devait effrayer l'ennemi.
En mars 1718, en prenant de l'eau sur l'île Turneffe, à l'est du Belize, les deux navires repèrent le sloop Adventure venu de la Jamaïque et se dirigeant vers le port de l'île. Le sloop est rapidement arrêté et son capitaine, David Harriot, invité à rejoindre les pirates. Harriot et son équipage acceptent l'offre et Teach envoie une partie de son équipage pour superviser l’Adventure. Ils naviguent dans le golfe du Honduras où ils ajoutent un autre navire et quatre chaloupes à leur flottille. Le 9 avril, Teach et sa flotte pillent et brûlent le Protestant Caesar. La petite flotte navigue ensuite vers l'île de Grand Cayman. Teach et ses vaisseaux partent alors probablement vers La Havane où ils capturent un petit navire espagnol qui avait quitté le port de la ville. Ils font ensuite cap vers les épaves de la flotte espagnole de 1715, au large de la côte ouest de la Floride. Là, ils débarquent l'équipage du dernier navire espagnol capturé avant de continuer au nord vers le port de Charleston, en Caroline du Sud, en attaquant trois navires sur leur route.


À la fin du mois de mai 1718, la flottille de Teach réalise le blocus du port de Charleston, en Caroline du Sud. À ce moment-là, il s'est déjà auto-décerné le grade de commodore et est à l'apogée de sa puissance. Tous les navires entrant ou sortant du port sont arrêtés. Charleston, alors connu sous le nom de « Charles Town », n'a aucun navire de garde ; son bateau pilote est d'ailleurs le premier à être capturé. Au cours des cinq ou six jours suivants, environ neuf navires sont stoppés et mis à sac alors qu'ils tentent de naviguer au-delà des bancs de sable, où la flotte de Teach est ancrée. Un de ces navires, en route pour Londres avec un groupe d'éminents citoyens de Charleston, dont Samuel Wragg (un membre du Conseil de la province de Caroline), est le Crowley. Ces passagers sont interrogés sur les vaisseaux encore au port et ensuite enfermés sous le pont d'un de ses bateaux pendant environ une demi-journée. Teach demande une rançon : la liberté des otages contre des médicaments. En cas de refus, il menace d'exécuter tous les prisonniers, d'envoyer leur tête au gouverneur et de mettre le feu à tous les navires capturés.

Wragg accepte l'exigence de Teach et trois pirates, dont un certain Marks, obtiennent deux jours pour collecter les médicaments. Teach déplace ensuite sa flotte et les navires capturés, à environ cinq ou six lieues de la côte. Trois jours plus tard, un messager, envoyé par Marks, revient vers la flotte signalant que l'embarcation de Marks a chaviré, retardant leur arrivée à Charleston. Teach accorde alors un sursis de deux jours mais ses envoyés ne reviennent toujours pas. Il organise donc une réunion avec ses camarades pirates et envoie huit navires vers le port. Une panique générale s'ensuit au sein de la ville avant que l'embarcation de Marks n'approche enfin de la flotte avec les médicaments demandés. Une partie du retard s'explique par la difficulté à retrouver les compagnons de Marks qui, ayant bu avec des amis, sont découverts ivres.

Teach libère donc les navires capturés et ses prisonniers mais garde leurs objets de valeur, notamment les vêtements de qualité portés par certains.


Alors qu'il se trouve à Charleston, Teach apprend que Woodes Rogers vient de quitter l'Angleterre avec plusieurs Man'o'war, avec pour ordre de purger les Antilles des pirates. La flottille de Teach navigue vers le nord, le long de la côte atlantique et entre dans une baie près de Beaufort, sur la côte de Caroline du Nord, afin d'effectuer le carénage des navires. Le Queen Anne’s Revenge s'échoue néanmoins sur un banc de sable, fissurant son grand mât et endommageant gravement d'autres pièces en bois. Teach ordonne alors à plusieurs sloops de tirer le navire avec des cordes afin de le libérer. Un des sloops, l'Adventure, commandé par Israel Hands, s'échoue également. Les deux navires semblent alors être endommagés de façon irréversible, laissant comme seuls navires à flot le Revenge et le sloop espagnol capturé.

Teach, mis au courant de l'offre d'un pardon royal, confie alors, peut-être à Bonnet, qu'il a l'intention de l'accepter. Le pardon est ouvert à tous les pirates qui se rendent avant le 5 septembre 1718 mais contient une mise en garde qui stipule que l'immunité était seulement offerte contre les crimes commis avant le 5 janvier. Bien qu'en théorie cela soumet Bonnet et Teach au risque d'une pendaison pour leurs actions précédentes, la plupart des autorités locales peuvent quand même l'accorder. Ainsi, Teach pense que le gouverneur Charles Eden est un homme de confiance, mais il attend de voir ce qui arrivera à un autre capitaine dans la même situation que la sienne. De son côté, Bonnet quitte immédiatement la flotte pour la ville de Bath, en Caroline du Nord, sur une petite embarcation à voile, où il se rend au gouverneur Eden et reçoit son pardon. Il retourne à l'estuaire pour prendre le Revenge et le reste de son équipage, avec l'intention de naviguer vers l'île de Saint Thomas où il reçoit sa commission. Malheureusement pour lui, Teach avait dépouillé le vaisseau de tous ses objets de valeur et de ses provisions, ainsi que marronné son équipage. Bonnet recherche alors Teach pour se venger mais est incapable de le retrouver. Bonnet et son équipage reviennent donc à la piraterie et sont capturés le 27 septembre 1718, à l'embouchure du fleuve Cape Fear lors de la bataille du même nom. À part quatre d'entre eux, tous sont jugés et pendus à Charleston. Le Revenge, capturé, est plus tard inclus dans une flotte de navires commandés par le gouverneur de Caroline du Sud, qui mène le combat contre un groupe de pirates près de l'entrée du port de Charleston qui se solde par l'exécution de quarante-neuf pirates en moins d'un mois. Leurs corps sont ensuite exposés.

L'écrivain Robert Lee émet l'hypothèse que Teach et Hands ont tous les deux échoué les navires dans le but de réduire l'équipage de la flotte et donc accroître leur part du butin. Pendant le procès de l'équipage du Revenge, commandé par Bonnet, le bosco Ignatius Pell déclare que « le navire a été exécuté à terre et perdu, ce que Teach souhaitait faire ». Lee estime aussi qu'il est plausible que Teach ait informé Bonnet de son projet, qui était d'accepter le pardon du gouverneur Eden. Il aurait suggéré à Bonnet de faire de même et d'envisager de prendre une commission de corsaire pour l'Angleterre, en perspective d'une guerre entre la Quadruple-Alliance de 1718 et l'Espagne. Teach aurait alors offert à Bonnet, à son retour, son navire le Revenge. L'historien Angus Konstam propose une idée similaire, expliquant que Teach commence à percevoir le Queen Anne’s Revenge comme un poids. L'idée est que pendant que le navire est immobilisé, des nouvelles concernant la présence d'une flotte de pirates seraient envoyées aux villes et colonies voisines et tous les navires à proximité retarderaient ainsi leur départ. Il est donc prudent pour Teach de ne pas s'attarder trop longtemps, bien qu'échouer le navire représente une mesure un peu extrême.


Avant de naviguer vers le nord jusqu'au grau d'Ocracoke sur le sloop restant, Teach marronne environ vingt-cinq hommes qui ont sans doute deviné les plans de leur capitaine puis protesté : ils sont débarqués sur une petite île de sable, à une lieue de la terre ferme. Il continue son chemin vers Bath où, en juin 1718 soit quelques jours seulement après que Bonnet a reçu son pardon, lui et son désormais peu nombreux équipage reçoivent également leur pardon du gouverneur Eden.

Teach s'installe alors à Bath, sur la côte orientale de Bath Creek, à Plum Point, près de la maison d'Eden. En juillet et août, il voyage entre son port d'attache dans la ville et son sloop situé près de l'île d'Ocracoke. Johnson déclare dans ses écrits que Teach a épousé la fille d'un propriétaire d'une plantation locale, bien que ce soit le seul témoignage connu sur cette question. Eden donne la permission à Teach de naviguer à Saint Thomas afin d'y chercher une commission comme corsaire et Teach reçoit donc le titre officiel de corsaire pour son sloop, qu'il rebaptise Adventure. À la fin du mois d'août, Teach retourne à la piraterie et dans le même mois, le gouverneur de Pennsylvanie émet un mandat d'arrêt. À ce moment-là, Teach opère probablement dans la baie du Delaware, près de la colonie. Teach arraisonne ensuite deux navires français partis des Caraïbes, déplace l'un des équipages sur l'autre navire puis amène le navire vide à Ocracoke. En septembre 1718, il déclare à Eden qu'il a trouvé le navire français en mer, désert. Une cour de la vice-amirauté est pourtant rapidement convoquée. Elle est présidée par Tobias Knight et le receveur des douanes. Le navire est reconnu comme étant une épave trouvée en mer, vingt hogsheads de sucre sont attribués à Knight et soixante à Eden. Teach et son équipage reçoivent le reste de la cargaison du navire.

Le grau d'Ocracoke est l'ancrage préféré de Teach. C'est un endroit idéal pour voir les navires voyageant entre les colonies de Caroline du Nord et c'est ainsi qu'il repère le navire d'un autre pirate anglais, Charles Vane. Vane a rejeté le pardon royal de Woodes Rogers et échappé aux navires de guerre que le capitaine anglais avait apporté avec lui à Nassau, le 26 juillet 1718. Il a également été poursuivi par Benjamin Hornigold devenu « chasseur de pirates ». Les deux capitaines passèrent plusieurs nuits sur la pointe sud de l'île d'Ocracoke, accompagnés par d'autres pirates notoires, comme Israel Hands et Jack Rackham dit « Calico Jack ».


Les nouvelles de la rencontre entre Teach et Vane arrivent dans les colonies voisines, inquiétant suffisamment le gouverneur de Pennsylvanie pour qu'il envoie deux sloops pour capturer les pirates. Ils n'y parviennent pas mais le gouverneur de Virginie Alexander Spotswood craint alors également que le flibustier, supposé retraité, et son équipage résident en Caroline du Nord. Certains des anciens hommes d'équipage de Teach ont déjà déménagé dans plusieurs villes portuaires de Virginie et, le 10 juillet 1718, Spotswood publie une proclamation exigeant que tous les anciens pirates se fassent connaître auprès des autorités, en renonçant à leurs armes et en s'engageant à ne pas voyager dans des groupes de plus de trois personnes. En tant que chef d'une Colonie de la Couronne, Spotswood a du dédain pour la Proprietary colony de Caroline du Nord et ne place guère de confiance dans la capacité de la colonie voisine à contrôler les pirates, pensant que ces derniers retourneront probablement rapidement à leurs vieilles habitudes et perturberont le commerce de Virginie une fois leur pécule épuisé.

Spotswood apprend que William Howard, l'ancien quartier-maître du Queen Anne’s Revenge, se trouve dans la région. Dans l'espoir de connaître les allées et venues de Teach, Spotswood fait arrêter le pirate et ses deux esclaves. Toutefois, il ne possède pas le pouvoir légal de juger les pirates. L'avocat d'Howard, John Holloway, porte alors plainte contre le capitaine Brand du HMS Lyme, où Howard a été emprisonné. Il le poursuit également au nom de Howard pour des dommages de 500 livres sterling, indiquant que l'arrestation était injustifiée.

Les conseillers de Spotswood affirment que la présence de Teach représente une « menace » et que, sous le statut du roi Guillaume III, le gouverneur a le droit de juger Howard sans assistance du jury. Les charges visées comprennent plusieurs actes de piraterie prétendument commis après la date butoir du pardon, contre « un sloop appartenant à des sujets du roi d'Espagne » mais ignore le fait qu'elles ont eu lieu hors de la juridiction de Spotswood et dans un navire désormais légalement détenu. Une autre charge mentionne deux attaques, dont l'une est la capture d'un navire négrier au large de Charleston et à partir duquel l'un des esclaves de Howard doit venir. En attendant son procès, Howard est envoyé devant une cour de la vice-amirauté pour accusation de piraterie, mais le capitaine Brand et son collègue le capitaine Gordon (du HMS Pearl) refusent de servir en présence d'Holloway. Révolté, Holloway n'a pas d'autre choix que de se retirer et est remplacé par le procureur général de la Virginie, John Clayton, que Spotswood décrit comme « un homme plus honnête que Holloway ». Howard est reconnu coupable et condamné à la pendaison mais il est sauvé de justesse par une commission de Londres demandant à Spotswood de gracier tous les actes de piraterie commis par des pirates se rendant avant le 23 juillet 1718.

En attendant, Spotswood a obtenu de Howard des informations précieuses sur Teach et prévoit d'envoyer ses forces vers la frontière de la Caroline du Nord pour le capturer. Spotswood obtient aussi le soutien de deux hommes désireux de discréditer le gouverneur de la Caroline du Nord, Edward Moseley, et le colonel Maurice Moore. Il écrit également aux Lords of Trade, suggérant que la Couronne puisse profiter financièrement de la capture de Teach. Spotswood finance personnellement l'opération, pensant probablement que Teach a de fabuleux trésors cachés. Il ordonne aux capitaines Gordon et Brand du HMS Pearl et du HMS Lyme de voyager par voie terrestre à Bath. Robert Maynard du HMS Pearl prend en charge deux sloops réquisitionnés et s'approche de la ville par la mer. L'offre d'une récompense de l'Assemblée de Virginie, pour une somme supérieure à toutes celles qui pourraient être reçues de la Couronne, est une incitation supplémentaire à la capture de Teach.

Le lieutenant Maynard prend, le 17 novembre, le commandement des deux sloops armés. Il reçoit cinquante-sept hommes, dont trente-trois du HMS Pearl et vingt-quatre du HMS Lyme. Maynard et le détachement du HMS Pearl s'occupent du plus grand des deux navires, le Jane, et le reste du Rangers, commandé par un des officiers de Maynard, un dénommé Hyde. Certains des équipages civils des deux navires restent à bord. Ils naviguent à partir du 17 novembre sur la rivière James. Les deux sloops se déplacent lentement, pour laisser le temps aux hommes de Brand d'atteindre Bath. Brand part pour la Caroline du Nord six jours plus tard, arrivant à quelques kilomètres de Bath le 23 novembre. Ils sont accompagnés du colonel Moore et du capitaine Jeremiah Vail, ainsi que d'un certain nombre d'autres hommes de Caroline du Nord, là pour dissuader les habitants de s'opposer à la présence de soldats étrangers. Moore pénètre dans la ville pour voir si Teach s'y trouve, en vain. Cependant, il était attendu à « chaque minute ». Brand se rend alors au domicile du gouverneur Eden et l'informe de son but. Le lendemain, Brand envoie deux canots descendre la Pamlico River, jusqu'au grau d'Ocracoke, pour voir si Teach peut y être aperçu. Ils retournent deux jours plus tard avec un rapport sur ce qui a été vu.


Le lieutenant Robert Maynard trouve les pirates ancrés sur le côté intérieur de l'île d'Ocracoke, le soir du 21 novembre. Il s'assure de leur position grâce à des navires qu'il a arrêtés pendant son voyage mais peu familier avec la géographie locale et notamment les bancs de sable, il décide d'attendre le lendemain matin pour lancer son attaque. Il arrête tout le trafic entrant car il pourrait trahir sa présence. Il met en place une vigie sur les deux sloops, pour s'assurer que Teach ne peut pas s'échapper par la mer. Teach, de l'autre côté de l'île, est occupé à divertir ses invités et n'a pas mis en place de belvédère. Avec Israel Hands, à Bath, et environ vingt-quatre marins de l’Adventure, il n'a autour de lui qu'un équipage très réduit. Johnson rapporte en 1724 que le pirate n'a « pas plus de vingt-cinq hommes à bord » du navire et qu'il « annonce à tous les bâtiments auxquels il parle qu'il en a quarante ». « Treize blancs et six nègres » est le nombre exact rapporté plus tard par Brand à l'Amirauté.


À l'aube, les deux sloops de Maynard sont partis, juste derrière un petit bateau responsable des sondages de profondeur pour les deux plus grands navires. Il est vite repéré par l’Adventure et se fait tirer dessus dès qu'il se trouve à portée de canons. Le bateau fait une retraite rapide vers le Jane, tandis que Teach coupe le câble d'ancrage de son navire. Son équipage hisse les voiles et l’Adventure manœuvre pour mettre ses canons tribords en direction des sloops de Maynard. Ces derniers commencent à lentement combler l'écart. Hyde déplace le Ranger sur le côté bâbord du Jane et le drapeau du Royaume-Uni est déployé sur chaque navire. L’Adventure manœuvre vers la plage de l'île d'Ocracoke, pour naviguer vers un canal étroit. Ce qui se déroule ensuite est incertain. Johnson affirme qu'il y a eu un échange de tirs d'armes légères avant que l’Adventure ne s'échoue, tandis que Maynard s'est ancré et a ensuite allégé son navire pour passer sur le banc de sable. Une autre version prétend que le Jane et le Ranger se sont aussi échoués, mais Maynard ne fait aucune mention de cela dans son compte rendu.

Ce qui est certain, c'est que l’Adventure a tourné ses canons sur les deux navires et a tiré. La bordée est dévastatrice et, en un instant, Maynard perd près d'un tiers de ses hommes. Environ vingt hommes sur le Jane sont blessés ou tués et neuf sur le Ranger. Hyde meurt, comme la plupart de ses officiers principaux, dont certains sont aussi gravement blessés. Son sloop est tellement endommagé qu'il ne joue plus aucun rôle dans l'attaque. Encore une fois, les descriptions contemporaines de ce qui s'est ensuite passé sont confuses mais des tirs d'armes légères du Jane ont peut-être coupé le foc de l’Adventure, lui faisant perdre sa manœuvrabilité et s'échouer sur le banc de sable. L'attaque écrasante de Teach a aussi pu, dans la foulée, provoquer l'échouage du Jane et du Ranger. La bataille serait donc désormais devenue une course pour remettre le plus rapidement et le premier son navire en mer.



Le lieutenant Maynard garde beaucoup de ses hommes sous le pont et, dans l'attente de monter, leur intime l'ordre de se préparer pour un combat rapproché. Teach note l'écart se réduisant entre les navires et ordonne à ses hommes de se tenir également prêts. Les deux navires se touchent et des grappins sont envoyés de part et d'autre. Plusieurs grenades, fabriquées à partir de poudre de balles et placées dans des bouteilles enflammées par des amorces, se cassent sur le pont du sloop de Maynard. Alors que la fumée se dissipe, Teach envoie ses hommes à bord, constatant que le pont du navire est apparemment vide. Ses hommes tirent sur le petit groupe formé par Maynard et ses hommes, à la poupe.

Le reste des hommes de Maynard jaillit de la cale, criant et tirant. Le plan de Maynard fonctionne et Teach et son équipage sont surpris à revers. Teach s'entoure de ses hommes et les deux groupes se battent sur le pont, qui est déjà maculé du sang de ceux tués ou blessés par la dévastatrice bordée. Maynard et Teach s'échangent des coups de pistolets à platine à silex avant de les jeter. Teach réussit à briser l'épée de Maynard avec son poignard. Contre une force supérieure en nombre et mieux formée, les pirates sont repoussés vers la proue, ce qui permet à l'équipage du Jane d'entourer Maynard et Teach, puis d'isoler ce dernier. Comme Maynard se recule pour faire feu à nouveau, Teach se déplace pour l'attaquer mais est blessé par un sabre dans le cou par un des hommes de Maynard. Grièvement blessé, Teach est ensuite attaqué et tué par plusieurs autres membres de l'équipage de Maynard. Les pirates restants se rendent rapidement. Ceux qui restent sur l’Adventure sont capturés par l'équipage du Ranger, dont un qui tentait de mettre le feu au stock de poudre pour faire saborder le navire. Différentes descriptions existent sur les victimes de la bataille : Maynard rapporte que huit de ses hommes et douze pirates ont été tués mais le capitaine Brand signale le décès de seulement dix pirates et onze des hommes de Maynard. Spotswood revendique dix pirates et une dizaine de morts dans son camp.

Plus tard, Maynard examine le corps de Teach, notant qu'il est touché par balle pas moins de cinq fois et coupé une vingtaine de fois. Il trouve également plusieurs objets de correspondance, y compris une lettre à Tobias Knight. Le cadavre décapité est ensuite jeté en mer et sa tête suspendue au beaupré du sloop de Maynard, notamment pour permettre de récupérer la récompense

Charles Vane

Charles Vane, né vers 1680 et mort le 29 mars 1721, est un pirate britannique qui attaquait les navires britanniques et français.

Il est parmi les pirates qui opéraient autour de New Providence  après que les Britanniques ont abandonné la colonie pendant la guerre de Succession d'Espagne. Vane débuta sa carrière comme marin honnête, en tant que corsaire naviguant pour le roi. Probablement établi en Jamaïque en 1715, il fut l'un des nombreux hommes à prendre part à l'assaut mené par Henry Jennings contre une expédition espagnole visant à récupérer l'or englouti la même année lors du tragique naufrage sur les côtes de Floride.

Un an plus tard, il était devenu impossible de continuer à mener honnêtement une vie de corsaire, car les gouverneurs britanniques répugnaient à violer les Traités d'Utrecht (1713) qui bannissaient tout acte d'agression entre les ressortissants et les navires des grands empires. L'éventail des possibilités se réduisit et Vane rejoignit Nassau où s'étaient déjà établis un grand nombre de ses anciens collègues.

Il a une carrière relativement longue et violente dans la piraterie et connait assez bien Edward Teach alias Barbe Noire. En 1718, alors qu'il refuse d'attaquer un navire français en haute mer, il est la cible d'une mutinerie et aurait été laissé à l'abandon sur une île déserte avec seulement un pistolet chargée d'une seule balle (pratique courante à l'époque). Après cet évènement, Jack Rackham alias « Calico Jack » lui succède. Il sera retrouvé, puis enfermé un an en prison avant de se faire exécuter par pendaison le 29 mars 1721.

L'histoire générale des plus fameux pirates donne une autre fin à son histoire. Elle confirme la mutinerie de son équipage et son remplacement comme capitaine par Jack Rackham mais indique que les mutinés l'auraient laissé partir avec un sloop et quelques hommes lui étant restés fidèles. Charles Vane aurait continué la piraterie quelque temps puis aurait fait naufrage dans la baie d'Honduras. Les naufragés auraient alors été secourus mais ils auraient ensuite été identifiés comme pirates, emmenés à la Jamaïque pour y être jugés et finalement pendus.

Nassau

Nassau a été fondée par les Anglais en provenance de l'île d'Eleuthera vers la fin du XVIIIème siècle sous le nom de Charles Town. Détruite par les Espagnols en 1684, elle fut reconstruite et renommée Nassau en l'honneur de Guillaume III d'Orange-Nassau en 1695. En 1703, Espagnols et Français occupent brièvement la ville.

La République des Corsaires, ou République pirate, est le nom du repaire formé, à partir de 1706 et jusqu'en 1718, par d'anciens corsaires, devenus pirates, à Nassau sur l'île de New Providence.

c'est un refuge populaire pour les pirates des Caraïbes, notamment le célèbre Barbe Noire. Si populaire, en fait, que la plupart des honnêtes gens s'en vont peu à peut. Les pirates y installent leurs quartiers généraux et Barbe Noire en devient le chef, sous le nom de Magistrat de la République des Corsaires. Les pirates Benjamin Hornigold,Charles Vane, Jack Rackham ou encore Anne Bonny passèrent alors à Nassau.

L'anarchie s'installera. L'ancien corsaire britannique Woodes Rogers sera alors nommé gouverneur royal et envoyé à Nassau pour restaurer l'ordre. Rogers  offre aux pirates le pardon du roi George Ier, à condition qu'ils abandonnent la piraterie. La plupart d'entre eux accepteront, mais Barbe Noire, Charles Vane, Jack Rackham et quelques autres refuseront. Cependant, à la suite de la chasse aux pirates menée par le gouverneur, ceux-ci seront  mis hors d'état de nuire dès 1718.

Malgré la chasse aux pirates, le gouvernement britannique conserva ses corsaires qui attaquaient régulièrement les navires espagnols et américains. C'est pourquoi de nombreuses tentatives espagnoles d'invasions de Nassau eurent lieu vers la fin du XVIIIème siècle, tentatives durant lesquelles la ville fut brûlée plusieurs fois. En 1720, les Espagnols essayèrent, sans succès, de prendre la ville:

La bataille de Nassau (aussi connue sous les noms de bataille de New Providence ou raid sur Nassau de 1720) eut lieu en février 1720 lorsqu'une armée espagnole prit d'assaut la colonie britannique de Nassau, aux Bahamas, durant la guerre de la Quadruple-Alliance. Elle prit donc place au sein du théâtre colonial de ce conflit.

Les forces espagnoles, d'un total de 1 200 hommes, étaient, pour une grande part, composées de Cubains, et commandées par José Cornejo. Le spectre d'une invasion espagnole avait plané sur New Providence durant l'année écoulée, incitant à la construction de Fort Nassau (de 50 canons et 250 hommes de garnison). Les plans initiaux d'offensive sur la ville de Nassau Harbour furent avancés par la découverte de la présence de deux navires de guerre britanniques dans le port : le vaisseau amiral du gouverneur Delicia (32 canons), et la frégate HMS Flamborough (24 canons). Le tirant d'eau des navires espagnols, trop élevé, ne permettait pas à ceux-ci de s'aventurer dans les eaux peu profondes du port ennemi. Cornejo opta donc pour le contournement de la ville. L'escadre espagnole passa le long de l'est de l'île Hog et se divisa en trois colonnes qui effectuèrent le pillage méthodique de plusieurs zones avant d'être repoussées par 500 miliciens sous les ordres du gouverneur britannique Woodes Rogers. La flotte espagnole se maintint dans la baie avant de se retirer quelque temps plus tard.

Effectivement, Cornejo quitta finalement les Bahamas sans être inquiété, emmenant avec lui une centaine d'esclaves prisonniers. Rogers, à la suite d'ennuis de santé et incapable de payer la garnison de sa colonie, n'allait pas tarder à faire voile vers la Grande-Bretagne. Celle-ci conclut la paix avec l'Espagne la même année, du fait de la fin des opérations militaires en Europe.